Résumé de la saison 2010


Remerciements

Pour m’avoir permis de réaliser un retour en compétition et pour leur soutien, je tiens à remercier mes sponsors personnels (Ets Gérard BONNET L’art de la pierre, le Team Endurance 67 et tous ses membres, Motorrad Rubin et Horticulteur C. Romain), ma famille, mes amis et les supporters. Je félicite également l’équipe de la R6-Dunlop-Cup pour sa remarquable organisation.

Préambule

Les quelques années passées en catégorie 125cc du championnat IDM (Internationale Deutsche Motorradmeisterschaft = championnat international Allemand) s’achevèrent malheureusement par une blessure survenue à Most (République Tchèque) en septembre 2007, suivie d’une période de convalescence de deux ans. Cette fracture de l’astragale non-opérée mit six mois à se consolider, après quoi je pus remarcher et reprendre progressivement les activités sportives. Ces deux années m’ont permis d’une part de me remettre en question, d’autre part de réfléchir au passage dans la catégorie supérieure : la 600cc.

Plusieurs options se présentaient à nous, mais au regard de notre situation géographique, il paraissait plus judicieux de se tourner vers l’Allemagne. En effet, les 8 500 km annuels du Championnat d’Allemagne comportant 8 courses étaient plus intéressants que les 11 000 km du Championnat de France (7 courses dont deux sur le même circuit). De plus, je connaissais déjà tous les circuits du championnat d’Allemagne.

Le niveau du Supersport Allemand étant assez relevé, de par son ouverture vers les autres nations et le budget matériel qu’il nécessite, il était préférable de se tourner vers une alternative plus abordable pour débuter : la Yamaha R6-Dunlop-Cup. Très bien organisée, celle-ci regroupe 47 pilotes engagés en 2010 issus de 10 nationalités (Allemagne, mais aussi Australie, Japon, Pays-Bas, …).

Durant les entrainements de début de saison, nous avons immédiatement été confrontés à une mise au point difficile au niveau de la partie cycle. Un autre point qui fera défaut plus tard est que je n’avais que très peu piloté en 600cc par temps de pluie (un seul entrainement avec les mauvais pneus).

1/8 Eurospeedway Lausitz : les paris sont ouverts

C’est fin avril que l’ensemble du plateau se retrouve à l’Eurospeedway Lausitz pour la première manche. Durant les essais, le rythme commence à venir et je me qualifie en 5ème ligne avec le 13ème temps. Mon premier départ en 600cc est assez moyen et il faut jouer des coudes pour que les 47 pilotes passent les premiers virages. Le tour suivant consistera à conserver ma position, car les attaques sont nombreuses. Le rythme s’accélère et ma position se stabilise à la 12ème place tout en rattrapant les pilotes précédents. Au huitième tour, alors que je me trouve 11ème, un drapeau rouge vient stopper la course définitivement. Les résultats se feront sur le tour précédent. Le bilan est positif et me laisse espérer un top 10 très prochainement.

2/8 Oschersleben : remontée de 19 places

C’est trois semaines plus tard que la progression continue sur piste sèche et que la mise au point de la partie cycle avance. Malheureusement, les qualifications se déroulent par temps de pluie, conditions dans lesquelles je ne me sens pas encore en confiance avec cette moto. D’autant plus que la pellicule protectrice des pneus mettra près de 30 minutes à se retirer, ce qui empêchera les pneus de travailler convenablement et nous fera perdre une séance. Une amélioration d’une douzaine de secondes lors de la seconde séance ne me fera gagner que deux places, mettant en évidence le travail à accomplir dans ces conditions.

Au départ d’une course sèche, je pointe au 34èmerang, peu fier mais près à en découdre. Je m’applique pour le départ, car il s’agit de ne perdre aucun dixième au vu du travail qu’il reste à accomplir. Je m’élance donc pour une grosse remontée, en essayant de tenir compte des erreurs du passé. En effet, le contexte du début de course est similaire à celui de la chute en 2007, il s’agit donc de ne pas se précipiter. Alors qu’il reste 5 tours à parcourir, un drapeau rouge vient stopper mon élan. Je pointe aux alentours de la 16èmeplace pour le nouveau départ. Les quelques tours suivants seront un sprint très disputé, au bout duquel je pointe à la 15ème position pour ramener un seul petit point. Le bilan est clair, il faut encore travailler les réglages de la partie cycle mais surtout, il faut prendre confiance sous la pluie.

3/8 Nürburgring : météo capricieuse

A l’issue des qualifications, je me retrouve à nouveau 13ème sur la grille. L’enjeu se situera davantage dans le choix des pneus avant le départ, puisque la pluie est tombée tôt le matin et a cessé juste avant la course. Le vent suffit à me convaincre de tout de suite opter pour les pneus secs, comme les deux tiers du plateau. Les premiers tours sont éliminatoires en raison d’une marge de manœuvre très réduite, car seules les trajectoires sont sèches. Voulant éviter d’en faire de trop, je perdis 5 places. Une fois la piste complètement sèche, la course suit son cours avec une remontée vers la 10ème place qui m’échappera de peu à cause d’un drapeau rouge (un de plus). Je pointe donc 11ème de la course et récupère la 15ème place du championnat.

4/8 Sachsenring : mise au point difficile

C’est vers la mi-juin que nous arrivons au Sachsenring. Le célèbre circuit de GP est connu pour solliciter énormément le train avant de la moto, nécessitant une mise au point quasi-parfaite pour éliminer le phénomène de dribble de la roue avant. C’est justement ce phénomène qui nous donna du fil à retordre durant tout le week-end, expliquant la 18èmeplace aux qualifications. Une dernière solution améliore quelque peu la situation mais ne me permet que de limiter la casse avec une 12ème place dans cette course qui, pour la première fois de la saison, fut parcourue dans son intégralité. Décidément, le top 10 tant attendu ne sera pas pour cette fois.

5/8 Salzburgring : 270 km/h de pointe

C’est quinze jours plus tard que la situation change aux prémices de la seconde moitié de la saison. Tout de suite dans le coup, je me qualifie 6ème à la première séance puis 8ème de la journée. L’acquisition de données nous révèle une vitesse de pointe de 270 km/h dans les enfilades en descente de cette piste autrichienne bordée de rails à trois étages. Le départ est donné et je gagne une position, mais le passage de la première chicane sera bien plus périlleux. En effet, je me fais légèrement sortir de la piste, suffisamment en tout cas pour perdre quelques précieuses places parmi la quarantaine de pilotes. Cependant, un drapeau rouge vint très vite interrompre la course. Ensuite, le bon équilibre de la moto me permettra tout de même de prendre la 6ème position (enfin ce top 10 !). Le prochain objectif est donc le top 5.

6/8 Schleiz : tracé original mais exigeant

Ce circuit aménagé sur une route publique traversant forêts et champs présente des aspects originaux mais se révèle être relativement exigeant. Les dénivelés et le revêtement bosselé par endroit requièrent une approche différente pour la mise au point de la partie cycle. A nouveau, nous partons de zéro, mais à cela s’ajoute un manque de feeling qui me relègue en 23èmeposition sur la grille. La course se jouera donc dans les premiers tours, où il faudra accrocher un peloton rapide afin de prendre un bon rythme. Le départ est donné et je suis 14ème après le premier tour. Cependant un drapeau rouge au second tour vient réduire à néant tous mes efforts, et un nouveau départ est donné à partir des positions initiales. Pour la seconde fois, j’effectue un bon premier tour et me retrouve 15ème. Je continue ma remontée et, après une bataille pour la 7ème place dans le dernier tour, je termine finalement 8ème. Au passage, je récupère la 12ème position du classement.

7/8 Assen : drapeaux rouges à volonté

C’est fin août que le week-end débute assez modestement sur le circuit Hollandais. Je pressens tout de suite que je ne suis pas dans le bon rythme. Je ne réussis à me qualifier qu’à la 17ème place, ce qui n’est certes pas la pire qualification réalisée cette année, mais qui reste bien en-dessous de mes attentes. Ceci étant, la course ouvre de nombreuses possibilités comme démontré auparavant. Et c’est bien ce qui se passa, puisque durant la première partie de course, je remonte à la 8ème position. Toutefois, les courses sont animées et un drapeau rouge vient suspendre la course au 7ème tour. La grille du second départ se fera donc à partir des positions du tour précédent, ce qui me relègue 10ème. Persuadé de pouvoir suivre le top 5, je prends un bon départ et me bats pour la 4ème place, mais un incident de course se produit une nouvelle fois et la course est stoppée définitivement. Le classement final se fera à mon désavantage sur la première partie de course, ce qui me classe 10ème de la course et 11ème du championnat.

8/8 Hockenheim : il s’en est fallu de peu

Mi-spetembre, nous arrivons sur ce circuit que je connais bien avec un objectif clair : le top 5 en course afin de récupérer la 10ème place du championnat. Et les qualifications démarrent d’une manière plutôt animée, avec un concurrent qui perd de l’huile que je récupère sur toute la moto, y compris sur les pneus ainsi que mon équipement, alors que je détenais le 3ème chrono. Le temps de nettoyer l’ensemble et je m’élance pour décrasser les pneus. A l’issue de cette première séance je m’empare du 5ème temps. J’améliore ensuite de quatre dixièmes mais perds tout de même une place. Ceci reste toutefois la meilleure qualification de la saison.

L’objectif reste à portée de vue puisque, durant la course, je me retrouve dans un groupe de trois pilotes à la lutte pour la 4ème place. Vers la mi-course, alors que je sens mon prédécesseur lâcher le rythme, je me fais percuter par le second pilote du classement général qui chute immédiatement. Cet incident m’aura coûté de précieuses places que je ne parviendrai pas à récupérer. Je termine 9ème. Il s’en est donc fallu de peu pour atteindre mon but (le top 5 en course et le top 10 au championnat), mais aussi pour provoquer un drapeau rouge lors de cette ultime manche de la R6-Dunlop-Cup.

Bilan

Le bilan de cette saison 2010 reste positif, puisque la compétition m’a permis de reprendre du poil de la bête. Avec une telle progression, l’objectif a pu être revu à la hausse au cours de la saison, le but final étant le top 5 en course et le top 10 au classement général. Ces deux derniers objectifs ont été manqués de peu et constituent une raison suffisante pour ne pas être pleinement satisfait et ainsi retenter l’expérience l’année prochaine.

En effet, je termine 11ème du classement sur 47 participants, à seulement deux points du 10ème. Ce résultat a été possible grâce à la régularité qui me manquait en 125cc, malgré les quelques incidents des entrainements en fin de saison. Des points ont été marqués à toutes les courses, ce qui n’est le cas que de quatre pilotes classés au championnat. Les places sont disputées et cela se traduit par un nombre incalculable d’interruptions de courses, et même de séances d’essais.

De plus, cette année d’apprentissage en 600cc m’a apporté bien plus d’expérience dans le domaine de la mise au point de la partie cycle que les cinq années de circuit en 125cc. Ceci est dû à la confrontation avec des problèmes tels que le manque de motricité en accélération, de stabilité au freinage et/ou l’apparition de dribble de la roue avant en courbe, selon les tracés. Les solutions trouvées serviront de bases de réglage pour l’an prochain, ce qui nous permettra de mieux peaufiner le comportement global de la moto.